Le baby-sitting ne s’improvise pas
« Ma petite-fille se lance dans le baby-sitting. Quels sont les tarifs, les règles à respecter et les conséquences en cas d’accident ? »
demande M.-A.V. d’Uccle
Pour faire du baby-sitting, chère Marie-Agnès, votre petite-fille peut bien sûr proposer ses services à son entourage : famille, amis, voisins. Elle peut aussi s’inscrire sur une plateforme en ligne spécialisée comme Babysits, Sitly ou Bsit. Elles lui permettront de créer un profil et d’être contactée par des familles, tout en gérant les aspects légaux.
Contrat
La première chose à faire pour respecter la loi est de conclure un contrat de travail. Même si cela se passe dans l’entourage. Pour cela, précise Infor Jeunes sur son site, votre petite-fille doit avoir au moins 16 ans (15 ans si elle a déjà suivi les deux premières années de secondaires, réussies ou non). Pour les 16 et 17 ans, l’accord des parents est obligatoire. Différents types de contrats existent, toutefois le contrat « étudiant » est le plus intéressant pour elle. Le site www.actionjob.be peut apporter des réponses aux questions qu’elle se poserait.
Devra-t-elle être assujettie à la sécurité sociale et payer une cotisation ? Si elle preste moins de 8 heures par semaine, ce n’est pas nécessaire. Sinon, elle devra être déclarée et une cotisation payée.
Tarifs
La moyenne belge se situe entre 7 et 10 € par heure pour un baby-sitting occasionnel. Dans le détail, la plateforme en ligne Bsit avance ses chiffres pour 2025 : 9,20 € dans le Luxembourg, 9 € à Bruxelles, 8,70 € dans le Brabant wallon et à Namur, 8,50 € à Liège, 8,40 € dans le Hainaut. Le tarif peut augmenter dans certains cas (les gardes de nuit, les occasions spéciales comme le Nouvel An, des enfants nécessitant des soins particuliers…). Il est alors compris entre 10 et 20 € par heure, en général. « 25 € plus le petit-déjeuner pour une nuit (22h-8h) », avance de son côté MyFamily, organisme de paiement des allocations familiales en Flandre. « Des frais de déplacement peuvent également être ajoutés lorsque le/la baby-sitter vient avec son propre moyen de transport. » Votre petite-fille a donc intérêt à discuter du tarif avant sa prestation.
Assurance
Le/la baby-sitter est-il/elle assuré(e) ? Le/la baby-sitter est considéré(e) comme du personnel de maison. La personne qui l’emploie doit donc souscrire une assurance accidents du travail (entre 50 et 90 € par an). Certaines plateformes prévoient une assurance dommages corporels supplémentaire. Elle couvre les enfants, tandis que l’assurance « gens de maison » couvre uniquement le/la baby-sitter. Ici encore, il est donc primordial pour les deux parties d’accorder leurs violons avant la prestation. L’assurance familiale de l’employeur ne suffit pas. Elle couvre uniquement les dommages causés accidentellement par les enfants (ou les animaux domestiques, ou les parents) au baby-sitter, pas le baby-sitter qui tombe dans l’escalier. Si l’employeur n’est pas assuré, il devra payer tous les frais.
Baby-sitter non déclaré ?
C’est illégal. Celui qui l’emploie s’expose à une amende. Baby-sitter non déclaré ET mineur ? C’est non seulement illégal, mais très risqué pour tout le monde. L’un des risques majeurs est l’absence totale d’assurance. Dans le cas de votre petite-fille (si elle est mineure), en cas de blessure, elle n’a aucune couverture sociale. Si l’accident est causé par sa faute, sa responsabilité civile peut être engagée. Elle peut être couverte par l’assurance responsabilité civile du contrat d’habitation de ses parents, notamment si le baby-sitting est considéré comme occasionnel.
En résumé, chère Marie-Agnès, « pour protéger à la fois la baby-sitter, les parents employeurs et surtout l’enfant, il est primordial de déclarer l’activité de garde », synthétise Kinougarde, agence spécialisée dans la garde d’enfants à domicile. « Cette déclaration permettra d’assurer les responsabilités en cas d’incident survenant au domicile. »
106 Télérpo – 13 novembre 2025
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